Un chez soi d’abord, la version test du logement d’abord en France
Avec le programme « Un chez soi d’abord », expérimenté entre 2011 et 2016, la France a mené l’un des plus grands tests du modèle Logement d’abord en Europe. Avec des résultats probants à la clé.
Le programme Un chez soi d’abord a pour but de tester cette intervention sociale innovante conçue à New York dans le contexte français.
L’expérimentation du dispositif, pilotée par la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), se déroule entre 2011 et fin 2016.
En chiffres
L’objectif du programme Un chez soi d’abord est de répondre à la situation des personnes sans-abri les plus vulnérables :
- Personnes qui présentent des troubles psychiques sévères et/ou des addictions
- Public qui échappe aux dispositifs d’accompagnement classiques.
L’approche retenue est celle d’un changement radical de la prise en charge avec :
- Un accès direct depuis la rue à un logement ordinaire, sans condition de traitement
- Un accompagnement intensif et pluridisciplinaire.
Les 5 principes du programme Un chez soi d’abord
1. Un accès direct au logement, sans condition de traitement ou d’abstinence, sans passer par l’hébergement
2. Une formule de location du logement qui sécurise bailleur et locataire. Le programme garantit au bailleur le paiement du loyer dans les temps, l’accompagnement intensif des participants, la remise en état de l’appartement si nécessaire.
3. Un accompagnement intensif et pluridisciplinaire des personnes. Les équipes rassemblent professionnels de santé (psychiatre, addictologue, généraliste, infirmier), intervenants sociaux, spécialistes du logement ou encore « médiateurs de santé-pairs », qui ont eux-mêmes connu la rue ou la maladie mentale. L’accompagnement porte à la fois sur la santé, le logement, l’emploi, la citoyenneté, etc. et vise à rendre les personnes actrices de leur rétablissement.
4. Une démarche partenariale : un comité de pilotage national associe toutes les administrations concernées (logement, cohésion sociale, santé), les associations et les professionnels de santé. Sur les sites, des partenariats sont noués entre secteur hospitalier, médico-social, associations, acteurs du logement, services déconcentrés de l’État et collectivités locales.
5. Une évaluation scientifique du programme. Sur chaque site, 100 personnes bénéficient de l’accès direct au logement. 100 autres, également suivies par l’équipe de recherche, bénéficient des services classiques, ce qui permet une comparaison précise des résultats.
Une efficacité réelle et à moindre coût
L’évaluation du dispositif par une étude indépendante confirme son efficacité réelle et à moindre coût.
L’étude montre :
- Une stabilité dans le logement tout au long des deux ans de suivi
- Une amélioration de la qualité de vie et de l’état de santé des personnes accompagnées
- Une réduction significative des recours aux soins et aux structures dédiées aux personnes sans-abri et, de ce fait, une optimisation des moyens alloués par la puissance publique.
Ces résultats, puis la concertation auprès des acteurs de l’hébergement et du logement qui va suivre, vont alimenter le Plan quinquennal 2018-2022 pour le Logement d’abord et la lutte contre le sans-abrisme lancé en 2017.