Cinq ans pour changer de modèle
Face à la persistance du sans-abrisme et à la saturation croissante des dispositifs d’hébergement d’urgence, le Plan 2018-2022 réoriente la stratégie d’intervention publique de lutte contre le sans-abrisme et pour l’accès au logement.
Le Plan quinquennal 2018-2022 pour le Logement d’abord vise à transformer en profondeur la stratégie de lutte contre le sans-abrisme, pour diminuer de manière significative le nombre de personnes sans domicile.
Lancé en septembre 2017 et porté par la Dihal, il ouvre une nouvelle page des politiques publiques pour l’accès au logement des personnes sans domicile. Il passe d’une réponse construite dans l’urgence, qui s’appuie majoritairement sur des places d’hébergement avec des parcours souvent longs et coûteux, à un accès rapide et direct au logement, avec un accompagnement social adapté.
Du parcours en escalier au Logement d’abord : un outil de rétablissement
Sans le Logement d’abord, le parcours de la rue au logement est semblable à un escalier par lequel il faut passer pour finalement intégrer un logement ordinaire, de manière à y préparer progressivement les personnes sans domicile.
Avec le Logement d’abord, le logement n’est plus l’aboutissement d’un parcours d’insertion, mais l’outil de base de ce parcours.
- Garantir le respect d’un droit fondamental : le logement
- Réduire le nombre de personnes sans domicile et prévenir les ruptures dans les parcours de vie qui mènent à la rue
- Permettre un accès sans délai au logement sans passer obligatoirement par les structures d’hébergement
- Partir du principe que tout le monde peut habiter dans un logement avec, le cas échéant, un accompagnement adapté
- Accompagner chacune et chacun à leurs rythmes et selon leurs besoins pour une action plus efficace
- Miser sur les compétences de chacune et chacun plutôt que se focaliser sur leurs difficultés
- Investir résolument pour une approche digne et respectueuse des personnes quelle que soit leur trajectoire de vie
- Investir pour créer plus de logements abordables
- Déployer en France un modèle qui a fait ses preuves à l’étranger
- Travailler en coopération avec les territoires pour un meilleur service rendu à toutes et tous.
- Viser un accès direct au logement avec un accompagnement adapté aux besoins des personnes : l’insertion se fait directement dans le logement.
- Passer d’une réponse construite dans l’urgence à des solutions pérennes de retour au logement et faire de la production de logements abordables une priorité.
- Une mobilisation de tous les acteurs sur les territoires
- Une politique tournée vers la recherche d’une performance sociale
- Des actions de prévention des ruptures pouvant conduire à la rue.
- coopération avec les territoires pour un meilleur service rendu à toutes et tous.
La feuille de route du Plan Logement d’abord 2018-2022 définit 5 priorités, 16 axes de travail et 60 préconisations.
Les 5 priorités du Plan Logement d’abord 2018-2022
- Produire et mobiliser davantage de logements abordables et adaptés aux besoins des personnes sans-abri et mal logées
- Promouvoir et accélérer l’accès direct au logement et faciliter la mobilité résidentielle des personnes défavorisées
- Mieux accompagner les personnes sans domicile et favoriser le maintien dans le logement
- Prévenir les ruptures dans les parcours résidentiels et recentrer l’hébergement sur ses missions de réponse immédiate et inconditionnelle
- Mobiliser les acteurs et les territoires pour mettre en œuvre le principe du Logement d’abord.
Pour mettre en œuvre sa nouvelle politique publique dans les territoires, l’État s’appuie sur les collectivités.
En mars 2018, une vingtaine de territoires (départements, EPCI, métropoles et communes) s’engagent, par le biais d’un appel à manifestation d’intérêt, dans la mise en œuvre accélérée du Plan Logement d’abord.
Dans le Grand Est, 3 territoires de mise en œuvre accélérée sont retenus :
En septembre 2020, de nouvelles collectivités s’engagent dans la mise en œuvre accéléré du Logement d’abord.
En 2021, 46 territoires sont mobilisés pour déployer la nouvelle politique publique en matière de lutte contre le sans-abrisme.